dimanche 16 septembre 2012

L'odyssée parisienne...premier jour



L’ouverture de la Conférence Environnementale avec omission des sujets qui fâchent (Notre Dame des Landes et gaz de schiste) ne pouvait nous laisser sans réaction. Un car était prévu pour venir manifester devant le palais Iéna le 14 septembre, histoire de rappeler au président Hollande le projet Notre Dame et solliciter des rencontres ; une action complémentaire et inattendue s’imposait comme une évidence. Et nous voilà partis jeudi matin avec tracteur et moutons à Paris.
Face à l’impressionnant déploiement sécuritaire déployé aux abords du palais Iéna, nous avons choisi un lieu symbolique : la Tour Eiffel et le champ de Mars.


Clin d’œil au Larzac bien sûr qui aurait dû amener les journalistes TV cherchant une approche originale sur la Conférence à venir nous voir. La seule télé à venir nous rencontrer a été « Télé libre » dont les journalistes ont fait un long reportage et semblaient très intéressés par le sujet. Nous avons eu également des radios (France inter et RTL) et quelques journalistes de presse (AFP, journal).
Attirer l’attention  pour mettre Notre Dame des Landes à l’ordre des questions environnementales, telle était notre ambition. Remarqués, nous le fûmes !
Une opération installation commando réalisée en quelques minutes: tracteur débarqué (il ne restait qu’à le décorer), moutons lâchés dans l’enclos prestement monté. Tout cela sous l’œil ébahi et plutôt amusé des passants, les touristes dégainant prestement leur appareil photo et photographiant à tout va : des moutons et un tracteur devant la tour Eiffel, cela ne se voit pas tous les jours !

touristes en action...
 Arrivent rapidement différents services des autorités. D’abord les hommes en vert chargés de l’entretien des pelouses : « vous devez enlever les moutons ; la pelouse est en repos ! Et vos piquets ? Vous avez dû abîmer les têtes d’arrosage enfouies dans l’herbe… ».
Puis les hommes en bleu de la sécurité de Paris et ceux de la Police. Tous veulent bien sûr parler au responsable qui est introuvable puisque nous sommes tous responsables ! Nous surprenons alors des conversations téléphoniques surréalistes entre les employés et leurs chefs : « OK, nous cherchons la plaque d’immatriculation du tracteur ! » Dominique s’empresse aussitôt de la recouvrir d’une feuille avec triangle non à l’aéroport. Heureusement, il y a les restes d’une vieille plaque coupée en deux qui occupent le policier pas trop zélé (celui-là devait nous trouver sympathiques). «Oui, bien (chef), nous devons verbaliser les moutons. Mais individuellement ou alors le lot ? ». Dès qu’il a raccroché, l’employé nous dit : « je ne vois pas de plaque, je prends celle-ci  en photo pour que mon chef me fiche la paix. La police est là… Elle n’a qu’à chercher… ». Les mésententes entre hommes en bleu nous servent.
Des tractations téléphoniques s’engagent… Nous sommes une trentaine : est-ce suffisant pour résister et rester ? Notre atout est d’être sous l’œil des touristes dont le passage est incessant. C’est cela qui nous évite sûrement un déménagement manu militari. Le dispositif de surveillance s’allège : nous avons désormais des voitures banalisés avec agents de la Direction de l’Ordre Public et de la Circulation à nous surveiller. Dès lors, nous saisissons toutes les occasions qui se présentent :
-         la venue d’un couple de mariés que nous photographions sur le tracteur

-         un défilé de 2 chevaux qui stationnent un long moment devant nous attendant le car de personnes que les chauffeurs doivent emmener au restaurant. Le tracteur s’insère alors dans le cortège et fera même plusieurs fois le tour de la place au départ des voitures.

-         la même opération est reconduite avec des triporteurs mais ceux-ci sont rapides et lâchent assez vite Dominique…Qu’importe, c’est encore l’occasion de rouler et d’aller même flâner dans les allées…
-         l’apposition d’autocollants ACIPA sur tous les bus touristiques qui s’arrêtent devant nous…



Finalement, on nous tolère. Nous sommes donc partis pour rester cette nuit. Nous instaurons des tours de garde et pique niquons. La nuit tombe peu à peu ; la tour Eiffel s’illumine… La soirée commence …


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire